[Livre] Je reviendrai avec la pluie

Publié le par Yuuki

Titre original : Ima, ai ni yukimasu
Auteur : Mathilde Bouhon
Année : 2012

Depuis la mort de sa femme Mio, Takumi vit seul avec son fils Yûji, âgé de six ans. Il gère le quotidien et l'éducation de son fils du mieux qu'il peut. Une seule chose le fait tenir, la promesse faite par Mio qu'elle reviendait avec la pluie. Le premier jour de la saison humide, cette promesse se réalise. Durant six semaines, le temps se suspend pour Mio et Takumi.

Comme beaucoup de livres que je lis, celui-la vient de chez mes parents. Et je dois avouer que s'il m'a beaucoup plu, je ne m'attendais pas du tout à ce qui se trouve à l'interieur. Peut être parce que j'ai toujours emprunté chez eux des romans policiers ou des livres un peu particuliers (je vous parlerai un jour de Partie de pêche au Yemen) et j'amais de véritable histoire d'amour. Car oui, comme le précise la 4e de couverture, c'est une histoire d'amour. Mais une histoire d'amour un peu spéciale autant dans sa chronologie que dans la personnalité de ses personnages.

« Je ne serai bientôt plus de ce monde, mais lorsque la saison des pluies sera de retour, je reviendrai sans faute voir comment vous vous débrouillez, tous les deux. »

L'histoire nous plonge tout d'abord dans le quotidien monotone d'une famille monoparentale japonaise. Un père et son fils, le premier fait de son mieux pour tenir la maison et nourrir son fils, et ce fils fait également de son mieux pour vivre sans faire de vagues. On apprend rapidement que la mère est morte de maladie un an plus tôt, et que comme tout bon japonais masculin, ce père n'était pas vraiment préparé aux tâches ménagères et donc totalement en proie aux tâches tout court.
Pour autant ce n'est pas vraiment un personnage classique jusqu'au bout des ongles, en effet, il est physiquement fragile, très angoissé ttps://twitter.com/padamecour/status/1259937661927768064?s=20 et c'est je trouve assez surprenant pour un héro d'avoir ce genre de trouble. Sans que cela ne soit jamais réducteur ou négatif en plus, il est comme ça. Il n'a de plus pas vraiment d'ambition professionnelles, un boulot qu'il n'aime pas spécialement, mais qui lui permet de vivre, un patron conscient des bizarreries de son employé mais qui tolère le tout avec une sorte de gentille bonhomie. Une situation assez surprenante pour quelqu'un qui, comme moi a été nourrie aux dramas japonais emplis de jeunes cadres ambitieux et de patrons exigeants et sans pitié. Du coup ce livre, en plus de son écriture douce et entraînante à piqué ma curiosité, qu'allait donc faire l'auteur de son personnage exceptionnel ?

Si j'avais peur en commençant de tomber sur une histoire larmoyante de flashback de l'amoureux survivant, j'ai été agréablement surprise car ce n'est pas du tout l'axe narratif de cette histoire. Et le début, pourtant porté par le duo père/fils après le décès de la mère est plus poétique que triste. Avec pudeur et maladresse, les deux mecs de la famille se débrouillent, sans pathos, mais avec toujours ce petit quelque chose qui montre que l'absence de l'être cher est bien là. Bref, je ne savait pas trop comment l'auteur allait monter une histoire d'amour sur ces bases, mais ces dites bases me plaisaient par leur douceur et leur poésie.

Le personnage de Mio, la défunte femme, a donc promis sur son lit de mort, de revenir à la saison des pluies, non pas pour les hanter mais pour vérifier qu'ils se débrouillent en son absence. Malgré le coté absolument étrange de cette déclaration, Takumi y croit dur comme fer et attends patiement les premières gouttes. Qui arrivent en même temps que Mio lors d'une balade en forêt avec Yuta. Pourtant la personne qui apparait devant eux, si elle est bel et bien Mio, n'a aucun souvenir de sa propre famille ni même de sa mort ! Comment va-t-elle ré-apprendre tout cela, et surtout, que se passera-t-il à la fin de la saison des pluies ? Quoi qu'il en soit, Mio va bénéficier du récit de leur vie par Takumi qui lui (ré-)apprendra patiemment chaque minute de leur rencontre, de leur distances, de leurs joies, de leur vie commune et de leur amour en fait. Et comme Mio, nous allons découvrir aussi cette histoire plein de poésie. Alors il faut quand même préciser que c'est une histoire d'amour au Japon et que certain traits culturels peuvent paraitre un peu étranges, surtout dans la manière d'approcher l'autre. C'est assez pudique et parfois presque protocolaire, mais cela reste léger et poétique.

Je ne vous raconterai pas la fin, mais je vais vous dire simplement qu'elle m'a étonnée. Je ne m'attendais pas vraiment à ce genre de fin, à ce genre de dénouement. J'ai été agréablement surprise cela dit.

 

 

Publié dans Livre, Takuji Ichikawa

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